Qui est Antonio Maceo, le « Titan de bronze » ?

Héros légendaire des guerres d’indépendance, Antonio Maceo est l’une des figures les plus emblématiques de l’histoire cubaine. Si José Martí était le penseur de l’indépendantisme cubain, Antonio Maceo en était le bras armé. Combattant acharné, fin stratège, il fut surnommé le « Titan de bronze » en référence à son habileté au combat, mais aussi à sa couleur de peau. Métisse, Maceo était aussi un partisan farouche de l’abolition de l’esclavage.

Si vous voulez en apprendre plus sur le plus intrépide des indépendantistes cubains, vous êtes au bon endroit !

Les premières années d’Antonio Maceo

Antonio Maceo naît en 1845 à San Luis, dans la Province d’Oriente, à une trentaine de kilomètres de Santiago de Cuba. Son père, Marcos Maceo, est métisse et Vénézuelien d’origine ; sa mère, Mariana Grajales Coello est afro-cubaine.

Antonio Maceo grandit dans la ferme familiale. Le jeune Antonio est l’aîné de treize enfants. Sa couleur de peau lui ferme les portes du système éducatif public, ce sont donc des précepteurs qui viennent lui donner des cours à domicile. Il aide aussi son père dans les travaux de la ferme ainsi que dans son activité de vendeur de fournitures agricoles.

Encouragé par ses parents, Antonio Maceo se prend d’intérêt pour la politique dès son plus jeune âge. En 1864, à 19 ans, il rejoint la loge maçonnique de Santiago de Cuba et se rapprochent des révolutionnaires cubains.

Antonio Maceo et la Guerre des dix ans

Le 10 octobre 1868, l’indépendantiste Carlos Manuel de Céspedes dirige un soulèvement contre les Espagnols. Cette révolte, connue sous le nom de « Cri de Yara », marque le début de la Guerre des dix ans. Antonio Maceo, ainsi que son père et ses frères rejoignent alors les rangs des « mambises », les rebelles cubains. Maceo se révèle être un combattant remarquable et gravit rapidement les échelons de l’ « Armée libératrice de Cuba » : en à peine quelques mois, il est promu commandant, puis lieutenant-colonel. Quelques années plus tard, il deviendra colonel, puis général de brigade.

Antonio Maceo se fait alors remarquer par Máximo Gómez, cadre et futur général en chef de l’Armée libératrice de Cuba. Gómez, stratège militaire hors pair, devient alors son père spirituel et son maître à penser.

Après plusieurs années de combats acharnés, l’Armée libératrice de Cuba se retrouve divisée par des querelles intestines. L’ascension spectaculaire d’Antonio Maceo, sa couleur de peau et son engagement pour l’abolition de l’esclavage lui valent des ennemis. Certains vont jusqu’à faire circuler des rumeurs alléguant que Maceo voudrait créer une « République noire », à l’image d’Haïti. Maceo récuse les accusations.

En 1878, la majorité des généraux cubains signent le Traité de Zanjón, qui met fin à la Guerre des dix ans. Mais Maceo refuse : le traité n’accorde à Cuba ni l’indépendance, ni l’abolition de l’esclavage.

Antonio Maceo en exil

Le Traité de Zanjón signé, Antonio Maceo se voit forcé de partir en exil. Les Espagnols veulent sa mort et Maceo échappe à plusieurs tentatives de meurtre. D’Haïti au Costa Rica, Maceo continue d’œuvrer pour l’indépendance de Cuba mais ses efforts restent infructueux.

La Guerre d’indépendance cubaine

En 1892, José Martí fonde le Parti révolutionnaire cubain. Martí souhaite lancer une nouvelle offensive contre les Espagnols et convainc Antonio Maceo de le rejoindre. Sur sa recommandation, Máximo Gómez prend le haut-commandement de l’Armée révolutionnaire cubaine. En 1895, Maceo débarque à Cuba, à proximité de Baracoa, et trouve refuge dans les montagnes. José Martí trouve la mort peu après à la bataille de Dos Rios.

Accompagné de Máximo Gómez, Antonio Maceo se lance alors à la conquête de l’Ouest de l’île. A pied ou à cheval, leur armée parcourt plus de 1500 kilomètres en 96 jours seulement et rentre dans La Havane.

La mort d’Antonio Maceo

Antonio Maceo est tué à l’âge de 51 dans un affrontement avec les Espagnols à proximité de Punta Brava en 1896.

Son père et trois de ses frères trouvent aussi la mort dans les guerres d’indépendance cubaines.

En 28 ans de lutte, Antonio Maceo aura participé à plus de 900 combats et été blessé à 24 reprises. Aujourd’hui, Maceo reste l’une des figures les plus emblématiques de l’histoire cubaine.

Pour en savoir plus sur les autres indépendantistes cubains, n’hésitez pas à jeter un coup d’oeil à nos articles :

Crédits
Sheep »R »Us

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *