Qui est José Martí, le penseur de l’indépendantisme cubain ?

José Martí semble avoir eu mille vies ! De La Havane à Paris, en passant par New York, Martí fut tout à la fois homme politique, journaliste, philosophe et poète. Militant de la première heure élevé au rang de mythe par le régime castriste, Martí a laissé une empreinte profonde et durable dans l’histoire cubaine.
Pour tout savoir sur le plus célèbre des indépendantistes cubains, vous êtes au bon endroit !

La jeunesse de José Martí

C’est à La Havane, en 1853, que José Martí voit le jour. Ses parents, Espagnols d’origine, ont des revenus modestes et les fins de mois sont difficiles. À l’école, le jeune Martí se révèle rapidement très prometteur. Présenté en 1864 à Rafael María de Mendive, un intellectuel cubain alors Directeur de L’Ecole supérieure municipale, il devient son protégé.

Pour la petite histoire, vous pouvez visiter la maison dans laquelle la célèbre indépendantiste cubain a vu le jour, la « Casa natal de José Martí », dans le quartier de la Habana Vieja.

Les débuts révolutionnaires

C’est auprès de Mendive que Martí découvre le militantisme révolutionnaire. En 1858, à quinze ans, il fonde La Patria Libre, son premier journal anticolonial. En 1859, Martí est arrêté pour s’être moqué des « volontaires » rejoignant l’armée coloniale espagnole. Jugé pour trahison, il est emprisonné et condamné à 6 ans de travaux forcés, puis finalement envoyé en exil en Espagne en 1871.

Le premier exil

Déporté en Espagne et condamné à 4 ans d’exil, José Martí suit des cours de lettres, de philosophie et de droit à l’Université de Saragosse.

Le pays est alors en pleine crise. La Révolution de 1868, un soulèvement révolutionnaire à la fois militaire, populaire et politique, a poussé la reine Isabelle II à l’exil (elle abdique en 1870) et profondément ébranlé la société espagnole. José Martí fréquente mouvements ouvriers socialistes et anarchistes, nourris par la Révolution de 1868 et la Commune de Paris

Martí quitte ensuite l’Espagne et cabote de pays en pays : il passe par Paris, puis Londres, et se rend au Mexique et au Guatemala. Il donne des conférences, écrit des poèmes et collabore à plusieurs journaux. Les échos de sa pensée révolutionnaire se font entendre jusqu’à Cuba.

Pendant ce temps, l’île vit son premier soulèvement indépendantiste, la Guerre des Dix Ans (1868-1878). Les Espagnols parviennent cependant à mater l’insurrection et maintenir leur domination sur Cuba.

Le retour à Cuba

José Martí rentre à Cuba à la fin de la Guerre des Dix Ans, mais le retour est de courte durée. Accusé de conspiration, il est arrêté et déporté en Espagne en 1879.

Le deuxième exil

Exilé en Espagne pour la 2ème fois en moins de dix ans, José Martí parvient à s’échapper. Il rejoint le Venezuela, où il continue d’œuvrer pour l’indépendance des peuples latino-américains. C’est aussi là qu’il écrit le célèbre poème « Guantanamera », extrait du recueil « Versos sencillos ». Il s’installe ensuite à New York. En 1892, il est élu « delegado », délégué, du Partido Revolucionario Cubano. Entouré d’indépendantistes cubains en exil, il commence alors à planifier de New York l’invasion de Cuba.

Mort à Cuba

L’invasion est lancée en 1895. Accompagné de révolutionnaires exilés, Martí rejoint le général Máximo Gómez à Saint-Domingue. Ils débarquent à Cuba où ils retrouvent le célèbre général Antonio Maceo, autre figure de proue de la guerre d’indépendance cubaine, et son armée.

José Martí est nommé « major général de l’armée de libération », mais meurt quelques mois plus tard à la bataille de Dos Rios, la première menée contre les Espagnols.

La guerre d’indépendance durera de 1895 à 1898 et s’achèvera par la victoire de l’armée libératrice cubaine, grâce à l’appui décisif de l’armée américaine. Cuba passera alors sous la domination des États-Unis, avant d’obtenir son indépendance en 1902, puis de repasser sous contrôle américain de de 1905 à 1909.

Pour aller plus loin

Si vous êtes intrigués et souhaitez en savoir plus sur José Marti, nous vous conseillons de lire José Marti. La liberté de Cuba et de l’Amérique latine.

Et pour découvrir l’oeuvre poétique de José Marti : Vers Libres.

En résumé

Figure incontournable de l’indépendance cubaine, José Martí est le grand théoricien de l’anticolonialisme latino-américain au XIXème siècle. Sa pensée révolutionnaire aura profondément marqué la société cubaine. Fidel Castro se présente lui-même comme l’héritier de José Martí, auquel il fera d’ailleurs plus de 10 références dans son célèbre discours « l’histoire m’absoudra ».

Pour en savoir plus sur les autres grandes figures de l’indépendantisme cubain, n’hésitez pas lire nos articles dédiés :

Crédits photo
Jack Lenox 

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